Abuzurile din Romania trec oceanul


Musafir

/ #11245

2014-01-10 12:50

Les abus de pouvoir de la Roumanie traversent l’océan
Ces jours-ci, le Secrétaire d’état John Kerry envoie son émissaire à Bucarest, afin d’avoir une information correcte sur les réalités de la Roumanie et sur les graves dérapages aux principes démocratiques et des droits fondamentaux de l’homme. De nombreux citoyens roumains ont décidé de lui adresser une lettre ouverte. Si vous êtes d'accord avec cette lettre ouverte et si vous voulez faire partie de ceux qui signalent ces graves abus de la société roumaine, nous vous invitons à rejoindre cette initiative en signant la pétition.
Monsieur Le Secrétaire d’Etat,
Nous vous adressons cette lettre ouverte au nom de nombreux citoyens roumains préoccupés aussi bien par le développement démocratique de leur pays que par la perception extérieure de la situation politique en Roumanie. Ces mêmes citoyens sont également préoccupés par leurs relations avec l'Etat roumain, au travers du respect des droits humains fondamentaux.
Nous manifestons la conviction, que le soutien que les États-Unis ont donné à notre pays pour la construction d’un état de droit puissant et favorable à tous les citoyens, sera toujours présent avec la même ouverture et la même compréhension objective des réalités de la Roumanie.
Par conséquent, nous espérons que vous allez appuyer notre point de vue fondé sur la bonne foi, mais également sur la connaissance précise du contexte interne.
La Roumanie, au cours des 9 dernières années, est entrée sur une pente, s'écartant de la véritable voie démocratique à laquelle elle a aspiré. L'actuel chef de l'Etat, le président Traian Basescu, proche de l'ancien régime communiste - comme d’ailleurs, il l’avait reconnu lui-même - et soupçonné sur la base de preuves, d’avoir des liens avec l'ancienne Securitate (l'appareil répressif de Ceausescu], s’était constitué un système propre, accompagné d’actes dangereux et despotiques.
Ce régime renforcé de façon alarmante ces dernières années, est basé sur la soumission totale des institutions du pouvoir, sur l'utilisation des services secrets, des institutions de l'ordre public ainsi que des structures fiscales pour harceler voir éliminer les adversaires de la vie publique. Cette mainmise des institutions publiques servant également à la protection abusive de sa propre clientèle politique et financière, avec l’élément aggravant d'exercer une pression étouffante et un contrôle direct et abusive sur la Justice.
Cet interventionnisme du président Basescu a commencé par la mise en place, dans des postes clés à la tête des Parquets et à la Cour Suprême, de personnes compromises et donc facilement manipulables, puis a continué par la transmission publique ou en milieu restreint, de consignes données aux procureurs afin de gérer certains dossiers. Ces ingérences n’ont pas été les seuls leviers utilisés et manipulés de manière abusive par le pouvoir en place.
D’autres abus de pouvoirs ont été commis, au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature et au sein de la Cour Constitutionnelle. La violation grave de la répartition constitutionnelle des pouvoirs a commencé par une ingérence grossière sur les attributions du Gouvernement puis aux attaques répétées sur la crédibilité et le rôle du Parlement ainsi que par de furieuses attaques contre la presse, les journalistes, le droit fondamental à la liberté d'opinion et d'expression.
Ce régime conçu et mis en place par Traian Basescu a protégé pendant tout ce temps, la grande corruption du pouvoir politique supérieur, en envoyant au tribunal, souvent sans preuves suffisantes pour soutenir la culpabilité, les opposants politiques, les gens innocents et désengagés politiquement, mais incapables de se défendre contre un système juridique fondé sur l'abus et l'incompétence.
Face à ces nombreuses tentatives de subordonner toutes les institutions de l'Etat, les intellectuels, les syndicats, les associations professionnelles et civiques ont élevé la voix pour protester et s'opposer à ce régime autocratique. La dernière et la plus surprenante a été l'association qui regroupe les juges de Roumanie, exaspérés eux aussi par le contrôle politique établi par le président, au travers ses sbires du Conseil Supérieur de la Magistrature.
En espérant que notre message a été bien compris, dans le sens de notre souci pour arrêter ces tendances dangereuses qui affectent profondément la démocratie en Roumanie, nous vous remercions pour votre intérêt et le soutien manifesté en permanence pour le respect des vertus démocratiques, et avant tout, aux droits et aux libertés fondamentaux de l'homme.
Mihai Gadea & Adrian Ursu
Traduction en francais : Ionel Trandafir (trandafir1@hotmail.com)